Francine Gauthier - Éditions de Mortagne
Auteur

Francine Gauthier

Par un matin frisquet de novembre, alors qu’il ne lui restait que trois semaines pour arriver à terme, ma mère perdit pied dans les escaliers enneigés et glissa sur les fesses jusqu’en bas. Je suis née ce même après-midi, quelque peu bousculée, enfant maigrichonne mais de taille à affronter la vie. Mon enfance et mon adolescence se passèrent dans une succession de villes, notamment Trois-Rivières, Montréal et Québec; trois endroits bien distincts, mais qui s’accordent à merveille avec mes souvenirs. J’ai achevé des études collégiales en sciences au Collège Lionel-Groulx de Sainte-Thérèse où on m’avait remarquée pour mes talents en… langues, musique et littérature.

Habitant le village historique de Sainte-Rose depuis de nombreuses années, mariée pour la vie, mère de deux enfants attachants et récemment promue au rang distingué de grand-mère, je suis animée d’un profond sentiment de reconnaissance envers tous ces cadeaux que la vie m’a accordés. Œuvrant auprès du public dans le domaine administratif et médical ces dernières années, je suis actuellement à l’emploi de la ville de Laval au service de la vie communautaire, de la culture et des communications.

Si les livres furent mes compagnons de tous les instants, l’écriture devint une fidèle complice qui n’a pas eu peur au fil des ans de s’épancher librement ou anonymement. L’art, l’humour et le fantastique constituent mon indivisible trinité comme forme d’expression. Ayant recours au style imagé et aux dialogues brefs et percutants, j’alimente le tout grâce aux mystérieux arcanes du surnaturel. Ne pouvant plus ignorer les tiroirs qui débordent de notes, écrits, poèmes et manuscrits échafaudés durant mes temps libres, j’ai décidé de tenter l’aventure littéraire avec ce premier roman. RêveMarie est issue de récits à la fois véridiques et imaginaires d’une génération antérieure, qui séduira autant les nostalgiques que les amoureux du contemporain. Pour les passionnés de phénomènes insolites et ceux qui auront le plaisir de les découvrir…

Entrevue exclusive avec moi-même
Comment naît chez moi l’idée d’un roman ?
Ça peut être une phrase entendue, une musique, un paysage, un cauchemar…
Ai-je un rituel sacré d’écriture ?
J’écris tous les jours, souvent la nuit, emmitouflée dans une couverture, les mains et les pieds bien au chaud parce qu’ils ont tendance à devenir complètement frigorifiés. Je prends des notes sur des carnets que je traîne partout avec moi ou sur un simple bout de papier ou une facture.
Comment je choisis mes personnages, leurs noms ?
Curieusement, ce sont eux qui m’adoptent. Ils me chuchotent à l’oreille comment ils sont et je me métamorphose en tailleur d’images. Tous les noms revêtent une signification à mes yeux. Ils dépendent essentiellement du contexte dans lequel je veux les entendre parler, crier, pleurer, rire, danser ou mourir.
Quelles sont mes influences littéraires ?
Je lis avec avidité depuis l’âge où j’ai pu déchiffrer les mots. À cinq ans, je lisais le journal à mon père pour le plaisir de le voir rire. Ce furent les bibliothèques de mon enfance qui m’ont dévoilé mes premiers trésors, d’où je partais toujours avec le maximum de livres à emprunter. Au risque de paraître présomptueuse, j’ai lu les classiques français pour ne citer que mes préférés : Rimbaud, Dumas, Hugo, Flaubert, Maupassant. Puis mes goûts ont évolué vers les merveilles de l’Angleterre : Austen, Dickens, les sœurs Brönte, Carroll, Wilde. Edgar Allen Poe fut incontestablement le coup de cœur qui me poussa à dévorer tout ce qui touchait au fantastique. Shelley, Stoker, Tolkien, Lovecraft et, plus récemment, Barker, King, Koontz, Rice. J’adore toute l’œuvre de Gabriel Garcia Marquez et la folie contagieuse d’Amélie Nothomb, mais ce sont les auteurs québécois comme Ferron, Ducharme, Tremblay et Beauchemin qui suscitent toute mon admiration.
Si je crois à un monde invisible ?
Je ne suis pas indifférente à un univers parallèle qui n’a d’ailleurs aucune garantie scientifique. Des témoignages recueillis ici et là et des expériences personnelles me prouvent sans l’ombre d’un doute son existence. L’origine du monde de l’occulte remonte à des temps immémoriaux, un phénomène trop largement répandu pour que l’on choisisse de l’ignorer.
Quel est le plus beau compliment que l’on puisse m’adresser quant à mon roman ?
Que des lecteurs ayant délaissé la lecture aient passé un bon moment à me lire et désirent récidiver me rendrait heureuse. Tristement de nos jours, les livres occupent une place de moins en moins importante dans nos vies.
Qu’est-ce que cela me fait d’être publiée ?
J’ai toujours écrit par pur égoïsme plus que par la peur d’être rejetée. L’expérience de la publication est nouvelle pour moi, qui me sens tour à tour anxieuse et comblée. Néanmoins, je suis appuyée par une équipe formidable chez de Mortagne et c’est avec une confiance sans réserve que je vais poursuivre l’aventure.
Pour moi, l’écriture c’est ?
Une drogue puissante. Le meilleur moyen que je connais pour m’échapper dans un monde fantastique sans mettre en danger ma santé. Si je ne pouvais plus écrire, j’irais rejoindre sans plus attendre ce monde invisible qui de tout temps m’a fascinée.
Pouvez-vous parler de vos projets d’écriture?
D’abord, l’attrait redoutable de la magie noire et de la magie blanche occupera une grande place dans la suite de RêveMarie. J’entrevois également un récit sur l’attraction mystérieuse des anges sur un jeune couple en crise, puis un conte pour petits et grands enfants, peuplé de fantômes espiègles… Ne reste que le temps et le plaisir de les écrire.
Qu’est-ce que je fais de mes temps libres?
Ma famille et plus spécifiquement mon adorable petit-fils, Léo, me tiennent passablement occupée. À part les piles de livres étalées partout dans la maison qui attendent patiemment que je les consomme sans trop de modération, je pratique le yoga pour garder la souplesse et me donne un mal de fou au golf pour le simple plaisir de passer du temps avec mon mari.
Quelles sont mes préférences en général ?
Le chocolat noir et le bon vin. Tous les bleus célestes des mers du monde. La majesté des grands pins. Un long bain moussant. Chopin. John Lennon. Piaf. Un film d’Almodovar ou de Guillermo del Toro. Un week-end entre amies. Une visite au musée. Des pantoufles après une journée au travail. Un baiser mouillé de Léo…