De : andre_chagnon@centrehospitalierlaprovidence.com
À : michel_williams@alphalab.com
Date : 27 août
Objet : Re : Elliot Morin
Bonjour Dr Williams,
Effectivement, Elliot Morin a été un de mes patients. Sa mère croyait qu’il avait un problème d’attachement et mon collègue, le Dr Basile Martin, me l’a référé, croyant avoir affaire à un enfant téflon. Au début, j’ai moi aussi cru que l’adoption et le séjour en famille d’accueil d’Elliot pouvaient avoir causé un tel détachement de sa part, mais au fil de nos rencontres, mon opinion a changé. Le patient présentait un comportement asocial que j’ai pu observer seulement chez des psychopathes ou des sociopathes.
Le jeune Elliot s’est confié à mon collègue, le Dr Martin, et il lui a avoué s’être adonné à la torture sur des animaux. Étant tenu au secret professionnel, il n’a pas pu me donner tous les détails de ses confessions, mais c’était suffisant pour que je sois plus attentif aux dessins que faisait le patient lors de nos séances.
Depuis plusieurs années, le FBI étudie le lien indéniable qui existe entre tueurs en série et cruauté envers les animaux. Cette dernière est symptomatique d’un jeune potentiellement dangereux, selon les données statistiques des antécédents de violeurs et tueurs en série. Ted Bundy, par exemple, a avoué avoir torturé plusieurs animaux avant de violer et de tuer une quarantaine de femmes. Quant à Thomas Lee Dillion, il aurait tiré sur plus de mille animaux en se promenant en voiture dans son quartier.
À mes yeux, les comportements d’Elliot durant son enfance constituent un signal d’alarme : vous devez porter une attention particulière à ce patient dans le cadre de vos recherches. Qui sait l’effet que pourrait avoir votre produit sur son subconscient…
N’hésitez pas à me consulter si vous avez d’autres questions.
Cordialement,
Dr André Chagnon, pédopsychiatre