En mille morceaux (66)
J’ai parlé.
Après toutes ces années de silence, j’ai osé dénoncer mon agresseur, l’homme à l’origine de mes plus grandes souffrances : mon beau-père.
Maintenant que c’est fait, impossible de reculer. Le processus judiciaire est enclenché. En plus de la peur qui m’accompagne à chaque étape, je dois affronter le regard des autres, la culpabilité étouffante de ma mère, les cauchemars incessants…
Ce que je désire par-dessus tout, c’est me défaire de l’emprise invisible qu’il continue à avoir sur moi. Et peut-être qu’un morceau à la fois, je réussirai enfin à me reconstruire.
Aux premiers abords, le système judiciaire peut paraître intimidant pour les victimes de pédophilie, dont la confiance en toute figure d’autorité est grandement ébranlée. Il est toutefois important de dénoncer son agresseur pour l’empêcher de s’en prendre à d’autres. Heureusement, plusieurs acteurs et organismes sont présents pour accompagner les victimes dans toutes les phases de leur guérison.
melivs –
Le commentaire de Lynda : ♥ Coup de coeur ♥
J’ai terminé cette lecture et j’ai encore des relents de tristesse, mais également avec l’espoir!
Une jeune femme a subi les assauts sexuels, de la part de son beau-père, et ce, dès l’âge de 9 ans et qui s’est étendue sur de nombreuses années.
Jeune adulte, elle décide de le dénoncer et de porter plainte contre cet homme, Guy, le conjoint de sa mère.
Ce n’est pas le premier livre que je lis qui parle d’abus sexuels de la part d’un pédophile, mais celui-ci était vraiment différent.
Bien sûr, on apprend les abus que la victime a subis, mais l’histoire se concentre sur tout le processus judiciaire, ce qui n’est pas une chose que l’on parle souvent. Les accompagnateurs, dans tout ça. L’aide reçue par la CAVAC (centre d’aide aux victimes d’actes criminels). Et puis tout le déroulement des interrogatoires, la préparation pour le procès, etc.
Mais encore plus, la relation avec la famille, surtout avec sa mère, qui n’a pas voulu voir ou croire sa fille. Sa sœur Marie-Rose qui elle, fait tout ce qu’elle peut pour la protéger et l’aider.
Que dire des tentatives de suicide, l’envie d’en finir, parce que l’on croit que tout le monde sait, que personne ne comprend, ce que l’on vit.
Toutes les difficultés à se créer des liens avec une personne de l’autre sexe.
Par chance, pour elle qui est chef monitrice dans un camp, elle a un ami fidèle, qui l’aime, ça, on le sait et on le sent, son surnom Jalapeno, et son surnom à elle, et bien Papillon, il viendra apporter un peu de douceur dans sa vie, et l’attendra le temps qu’il faudra pour qu’elle soit prête à lui ouvrir son coeur et ses bras.
J’ai été choquée à certains moments, par l’attitude de la mère, on essaie de comprendre, qu’elle aussi est une victime en soi, mais ça m’a été difficile de voir cette mère qui ne se range pas du côté de sa fille, du moins pendant un bon bout de temps.
Le manque de son papa Marcel qui est décédé alors qu’elle avait 2 ans. Et puis la rencontre au palais de justice avec un gardien, qui viendra à son secours, et devinez son nom, et bien, c’est Marcel. Un signe du ciel peut-être pour lui faire comprendre qu’il est avec elle, qu’il est dans son cœur.
Mais avant tout, ce que l’on doit retenir, c’est le message d’espoir que l’auteure transmet aux autres, et qui sait, peut-être qu’une victime comprendra que oui, c’est possible de s’en sortir malgré tout!
Une très belle plume, qui nous fait très bien ressentir les états d’âme de la victime, ses moments de désespoir, de petits bonheur, des émotions à fleur de peau plus d’une fois à travers ma lecture.
Un gros coup de coeur pour le courage et la résilience de cette jeune femme.
https://lesmilleetunlivreslm.over-blog.com/2023/06/en-mille-morceaux-leonie-faucher-editions-de-mortagne-collection-tabou-par-lynda-massicotte.html