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Michel Roberge –
Si vous avez lu le premier tome de cette série « sports crimes », vous y retrouverez les deux protagonistes imaginés par Mikaël Archambault, Tanguay et Dalembert, journalistes sportifs plus efficaces à résoudre des énigmes criminelles que les deux Ouellet-te, inspecteurs du Service de police de la ville de Montréal (SPVM). Sinon, l’auteur ne manque pas de vous inviter à six reprises – du premier à l’avant- dernier chapitre – à acheter la première enquête de Gaétan Tanguay dans le milieu du tennis, Dernière manche qu’il a publiée en 2022 et que j’avais bien aimée. Un troisième tome étant déjà annoncé, Hors jeu (écosystème du soccer), souhaitons que ces rappels insistants ne se surmultiplient pas ! J
Cela dit, En échappée est un roman bien écrit dans un style qui n’abuse pas des anglicismes omniprésents dans la communauté « hockeyenne ». Une insertion dosée aurait ajouté au réalisme du récit. Ce qui n’est pas le cas avec les multiples peronnismes qu’Archambault fait commettre à l’entraîneur-chef Benoît Ruel. Quelques exemples :
« … je ne tournerai pas ma langue autour du pot… »
« … même si on a encore du pain sur la planche à dessin. »
« Vous n’y allez pas de mère morte ! »
Certains de ces lapsus pourraient enrichir la liste énoncée dans l’encyclopédie Wikipédia. Personnellement, je me serais amusé, dans les dialogues, à formuler des commentaires obscurs, confus, parfois même incompréhensibles comme plusieurs entraîneurs excellent dans l’art de communiquer en entrevues dans les bulletins sportifs. Quitte à traduire ces propos parfois nébuleux et à la structure grammaticale douteuse dans des notes au bas de page. Mais bon, je ne suis qu’un gérant d’estrade !
Encore une fois, si vous avez lu le tome précédent, vous n’apprendrez rien de nouveau sur les traits de personnalités de Gaétan Tanguay et de Tarah Dalembert qui sont égaux à eux-mêmes. Quant au binôme Ouellet-te, les Dupont et Dupond du SPVM, il est plus que jamais dépendant du duo de journalistes. Sans oublier, une incursion dans la petite vie des parents de Tanguay : sa mère, obnubilée par les batraciens et son père dont la santé mentale dépend des nouvelles du sport.
Comme on a affaire à une fiction, certaines scènes (le grand brûlé à qui on demande un service, le « multiclouté » qui se libère et qui est en mesure d’interagir, pour ne nommer que celles-là) sont quelque peu invraisemblables. Et cette Tarah qui s’inspire des techniques de Jack Reacher, le héros de l’écrivain britannique Lee Child, pour affronter un adversaire dans un combat qui semble perdu à l’avance ! J
L’intrigue est composée d’un amalgame de situations criminelles variées qui servent à brouiller les pistes. Toutes les pièces du casse-tête – elles sont nombreuses – sont réparties tout au long du récit. Dans sa dédicace, Mikaël Archambault avait écrit : « Trouveras-tu la clé de l’énigme avant la fin ? » Ma réponse : « Non ». Sans la dévoiler, il faut espérer que la passion exacerbée du sport n’engendre pas de tels désaxés. Puisqu’il ne s’agit que d’un jeu, ici autour d’une rondelle en caoutchouc.
Merci à l’éditeur pour le service de presse : l’ouvrage était accompagné d’une carte de type « carte de hockey » Référence sport – Gaétan Tanguay. Au verso, on y apprend, dans la section « Statistiques en carrière », que le journaliste mesure 181,3 cm, qu’il pèse 72,57 kg depuis 10 ans, qu’il écrit de la main droite et que son taux de crimes résolus est de 100 %. On ne peut être plus précis pour décrire un personnage maniaque de détails.
Originalité/Choix du sujet : ****
Qualité littéraire : *****
Intrigue : ****
Psychologie des personnages : ****
Intérêt/Émotion ressentie : ****
Appréciation générale : ****